– Bonjour, me fit l'étranger.
Je ne répondais pas. Je le regardais en fronçant les sourcils pour le faire rebrousser chemin. Mais il continuait sur sa lancée.
– Vous avez laissé vos clefs, me dit-il en montrant du doigt la serrure de la porte d'entrée contre laquelle je m'appuyais, toujours pour me donner cette contenance je-m'en-foutiste.
Je regardais. Mes clefs pendaient effectivement négligemment au bout de la serrure. Avant d'avoir pu prendre conscience de la scène qui venait de me prendre au dépourvu, le jeune homme tournait les talons et rejoignait ses amis pour poursuivre leur route. Pas un merci, rien. Pas pu. Pas eu le temps.
En m'ayant représenté la scène une dizaine de fois depuis tout à l'heure, je me dis qu'il a vraiment dû me trouver grossier. Con.
Je suppose que je le suis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire